Le respect, c'est quoi ?
"Lors d'un des cours que je donne aux élèves de l'école Blondeau, nous parlions de la relation qui doit s'intaurer entre l'homme et le cheval ; nous en sommes arrivés à parler de "RESPECT".
Un élève à poser cette question très intéressante : "Mais, quelle définition donner au respect ?"
C'est une très bonne question en réalité !
Lorsque l'on dit que le cheval doit nous respecter.
Est-ce que cela veut dire qu'il doit nous être soumis ?
Attendons-nous de lui qu'il se robotise ?
Ou bien, doit-il devenir un collaborateur coopérant à la tâche à accomplir ?
La définition du respect va être différente dans la tête de celui qui prononce ce mot.
Lorsque l'on considère celui que nous sommes en train de former comme un futur collaborateur. Il faudra accepter de lui qu'il engage son intelligence et qu'il bénéficie d'une certaine autonomie.
Cependant, collaborer ensemble à une tâche, c'est aussi respecter des règles qui permettent une vie profesionnelle commune.
Dans ce cas, le respect c'est ce rapport décrit par Jocelyne Porcher dans son livre "Éleveurs et Animaux, réinventer le lien" entre pouvoir et amitié.
Bien sûr, l'homme a un avantage sur le cheval lors de l'éducation du poulain. L'homme connait déjà l'objectif final. Le cheval lui l'ignore.
Alors, oui ! Il y a une inégalité de fait. Mais, si on donne au poulain des règles d'apprentissage cohérentes où tout est organisé pour qu'il comprenne vite et bien son travail avec l'homme, cette activité commune peut devenir source d'épanouissement pour l'homme et le cheval.
Donc, je pense que l'on peut dire que le respect entre l'homme et le cheval, ce n'est pas de l'ordre de cette intimité que l'on a avec le chien de la maison. Mais, le respect c'est donner au cheval en plus d'une qualité de vie, des conditions d'éducation lui permettant de comprendre clairement la consigne, d'engager son intelligence et qu'il participe à l'objectif commun parce qu'il sait ce qu'il a à faire. Lui apprendre en étant détermminé mais jamais violent.
Ainsi, le travail pour le cheval comme pour le cavalier sera source de plaisir.
Dans le cas contraire, si les consignes ne sont pas claires, les conduites de l'homme incohérentes et le milieu dans lequel ils évoluent pas serein. Le travail deviendra de la souffrance et cela malgrè les caresses et les carottes !"
Sophie Nicod - 28.11.2016
Ethologue - Enseignante