Le Caravage - Film d'Alain Cavalier
Cher Monsieur,
je viens de regarder votre film "Le Caravage". Une seule idée me poursuit depuis... vous écrire.
C'est l'histoire d'un cheval filmé par un homme.
C'est un dessin ou le trait de l'artiste serait fin, clair et naturellement juste.
Vous êtes cet acteur hors champ complice de ce cheval. Seul personnage au souffle venant à la vraie rencontre de ce noble animal.
Grand, fort, solide, fragile, agile, appliqué. OK, mais comment inviter Caravage à habiter si subtillement votre cadre ?
Pendant qu'il cherche peut-être le regard de celui, qui comme un congénère, veut partager quelque chose que tout le monde ignore. Vous trouvez, là où tous ont échoué. C'est comme une évidence... Vous l'invitez chez vous avec délicatesse et bienveillance. Votre oeil saisit avant tous, son corps puissant connaître la défaillance. C'est le regard d'un homme de cheval. Terme vulgarisé et utulisé par les anciens avec respect et parcimonie.
Ce que vous partagez tous les deux est unique, vraie et semble indélébile comme un sentiment si fort puisqu'invisible ! Le contact sans contact. La compréhension sans parole. Seul des gestes captés si bien cadrés. Un film avec une vraie musique, de vrais dialogues. Le son, le souffle, c'est tout. Mais, poussés à l'extrême véracité nous renvoie comme un écho d'un amour que seul tous les deux vous partagez.
Les chevaux, j'ai la chance de pouvoir les voir, les toucher, les monter, les photographier et d'essayer modestement de les comprendre. Depuis vous. Depuis Le Caravage. J'ai un nouvel objectif. Atteindre cette vérité que vous avez eu l'extrême chance de toucher avec ce cheval !
Pour cette oeuvre et pour l'homme qui souffle son amour recevez toutes mes considérations.
Florence Blondeau
